Le 28 avril 2022, de 9h à 12h30, le SPF Economie a organisé un webinaire à l’occasion de la journée européenne « Girls and Women in ICT » en collaboration avec Google. Celui-ci a été tourné dans l’Atelier Digital de Google à BeCentral.
L’objectif de cet événement était de faire connaître la stratégie nationale et intersectorielle Women in Digital tout en donnant la parole aux acteurs de terrain, du secteur privé, public ou académique. À l’aide de trois panels thématiques et de témoignages inspirants de femmes rôles modèles, plusieurs pistes de solution ont été proposées pour résoudre ce problème de sous-représentation des femmes dans les secteurs STEM (sciences, technologies, ingénierie et mathématiques) et TIC.
Le webinaire s’est tenu en néerlandais, français et anglais. Les enregistrements complets sous-titrés sont disponibles en ligne : en français.
Voici déjà en quelques ligne un retour sur les moments forts de nos 27 intervenants.
Mot de bienvenue
Séverine Waterbley, présidente du SPF Economie
Il ne s’agit pas d’un problème féministe mais d’une réelle problématique économique, pour éviter la pénurie à venir.
Il manque de rôles modèles inspirants pour encourager les jeunes filles et femmes à investir ces filières d’études et à faire carrière dans ces secteurs. Le SPF Economie a d’ailleurs réalisé 5 capsules vidéos inspirantes, car « le talent n’a pas de sexe » (aussi disponibles sur le site web BeDigitalTogether) :
Introduction
Petra De Sutter, ministre des Télécommunications et de la Fonction publique
Des obstacles psychologiques et structurels jouent un rôle dans la progression plutôt lente des femmes aux postes de cadre moyen et surtout supérieur (femmes fonctionnaires de haut niveau). Plus que les hommes, les femmes craignent qu’un poste de direction puisse leur donner une mauvaise réputation et qu’elles soient alors perçues de façon négative par les gens qui les entourent.
l est important d’avoir un équilibre, également pour les algorithmes sur certaines plateformes, pour la détection des discours de haine à l’encontre de femmes par exemple et lutter contre la partialité des algorithmes.
Matthieu Michel, secrétaire d’État à la Digitalisation
Le digital est le reflet de la société (santé, mobilité, travail dans son ensemble) et concerne tout le monde, pas uniquement les hommes.
Le digital doit prendre en compte toutes les différences de genre, socio-économiques, culturelles… Nous avons besoin d’une nouvelle mentalité, d’une nouvelle Smart Nation basé sur 3 piliers : inclusive, convergente et ambitieuse.
Il faut construire une société dans laquelle chacun est représenté, à l’image de notre pays, pour assurer le vivre ensemble et notre modèle social.
Keynote speech
Zara Rutherford, aviatrice tour du monde en solo
N’abandonnez pas vos rêves, poursuivez-les et donnez-vous à fond pour les atteindre, même si on se dit que c’est impossible de prime abord.
Zara Rutherford est la plus jeune femme à avoir volé autour du monde en solo. Elle veut encourager d’autres femmes à poursuivre leurs rêves et à entreprendre une carrière dans les STEM, dans l’aviation ou en dehors.
Panel « Education et accompagnement à l’emploi »
Stéphanie Cortisse, députée au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Il faut débuter par le matériel afin de susciter des vocations dans le numérique.
Nous fournissons des stocks d’ordinateurs aux écoles secondaires mais aussi aux élèves. Nous accordons aussi une aide pour les élèves eux-mêmes via une subvention de 75 euros de la fédération Wallonie-Bruxelles sur l’achat-location de matériel numérique fourni par les écoles ou pouvoirs organisateurs. Nous engageons aussi des techno-pédagogues qui aident les professeurs et les écoles à développer leurs stratégies numériques (répondre par exemple à des appels à projets) et qui aident les enseignants à développer leurs cours.
Jan Smedts, cabinet du ministre-président Jan Jambon (Vlaanderen)
C’est une réalité économique que nous avons un déficit de compétences aujourd’hui et pour le résoudre, nous devons prendre des mesures politiques plus larges plutôt que de nous concentrer sur des segments définis, pour inclure tout le monde.
Digisprong est une accélération de ce que nous faisions déjà : dans le plan Vlaamse Veerkracht, 9 millions pour la numérisation dont le 3e pilier. Investir dans les talents est le plus important. Digisprong en fait partie. Nous parlons d’un investissement de 375 millions d’euros, ce qui représente un investissement 12 fois plus important que la normale : investissement dans les équipements, les infrastructures, la formation et l’encadrement.
Catherine Bernard, UNamur
C’est un fait, les filles dans le domaine des sciences vont favoriser plus les sciences de la santé que les STEAM, principalement dû à un manque de confiance dans leurs compétences en matière de STEAM et parce qu’elles valorisent un métier de l’humain.
L’enquête Gender Scan de 2021, 1re fois que la Belgique francophone participe à cette enquête, fait ressortir que 6 étudiantes sur 10 disent avoir été découragées de suivre des formations dans le domaine du numérique. Surtout découragées par l’environnement familial et par les enseignants du primaire et du secondaire.
Note positive : parmi les jeunes femmes interrogées, 89 % sont satisfaites de leur choix d’étude car la discipline est intéressante et il y a des perspectives d’emploi. Le problème de sous-représentation des jeunes femmes dans ces filières est un problème européen.
Mathilde Delforge, cabinet de la ministre Christie Morreale (Région wallonne)
Dans le cadre du plan de relance de la Wallonie, approuvé par le gouvernement wallon en 2021, un plan d’action sera mis en œuvre avec pour objectif de combler un manque en termes de promotion des métiers, des compétences et filières en STEAM, avec une attention particulière au A, pour l’artistique, car nous avons besoin de créativité, notamment en termes d’innovation.
Pour faire découvrir les métiers de la tech, il y a l’événement Startech’s Days organisé par WorldSkillsBelgium à Ciney Expo avec un volet promotion de ces métiers.
Stéphanie Lepczynski, cabinet de la secrétaire d’État Barbara Trachte (RBC)
Les pouvoirs publics se doivent d’écouter les expériences de ces filles/femmes qui se sentent sous-représentées, celles qui ont choisi ces filières et qui ont réussi. Quand on rencontre beaucoup de ces femmes et que l’on voit que le message se répète, on adapte nos outils/instruments.
Il y a beaucoup de sensibilisation à Bruxelles, avec le prix WATS (Women Ambassadress in Technology and Sciences) décerné par Innoviris tous les 2 ans à une bruxelloise technologue ou scientifique qui s’engage à promouvoir la science et les technologies dans les écoles. L’appel est ouvert sur le site d’Innoviris pour toute bruxelloise passionnée de technologies et de sciences.
Max Munnix, cabinet de la ministre Isabelle Weykmans (Communauté germanophone)
Nous voulons faire en sorte que les jeunes parviennent à maîtriser les outils numériques et leur donner la confiance suffisante pour ne pas qu’ils se sentent inférieurs par rapport à la technologie.
Pour cela, nous avons une triple approche : création de programmes pour unités d’enseignement déjà existantes et permettre aux enfants de rentrer pour la 1re fois en contact avec le numérique ; ateliers pour les vacances entre écoles et acteurs de l’industrie/économie pour montrer des profils pouvant exister actuellement et dans le futur (en primaire et secondaire) ; grand atelier des médias et du numérique où on amène les technologies telles qu’elles existent sur le marché (imprimantes 3D, lunettes de réalité virtuelle) pour les mettre à disposition des jeunes.
Angélique Léonard, Comité Femmes et Sciences
Une des missions du Comité Femmes et Sciences est de favoriser une meilleure égalité de genre au niveau des carrières scientifiques/académiques. Mais encore faut-il qu’elles arrivent au niveau master, doctorat puis qu’elles y poursuivent leur carrière.
Il faut attirer plus de filles vers ces carrières et une façon de le faire est d’intervenir au moment du choix des options en secondaire pour lequel l’entourage joue un rôle important. Des campagnes d’information dans les médias pourraient être intéressantes pour essayer d’atteindre les parents afin de les persuader que ces carrières sont épanouissantes aussi pour les filles, et pour lever les freins. Pourquoi pas mettre en avant des rôles modèles féminins dans les métiers de l’informatique, comme on l’a fait avec les médecins femmes dans de nombreuses séries médicales.
Albert Vallejo, Mattel
Il faut apporter des outils d’émancipation aux petites filles car les jouets ont aussi un rôle à jouer dans les stéréotypes véhiculés.
Les rôles modèles sont aussi importants. Par exemple, on travaille avec la capitaine de football féminin Amandine Henry, l’astrophysicienne à l’Agence européenne Angélique Van Omberghen, en mettant à l’honneur les héros du Covid (infirmières, scientifiques, médecins – avec Sarah Gilbert en Grande-Bretagne par exemple).
Keynote speech
Rosanna Kurrer, Cybersecurity Personality of the Year Belgium, CyberWayFinder
Je voudrais inspirer les gens, surtout les femmes, et leur faire comprendre que les transitions de carrière sont très normales et que même si vous n’avez pas de diplôme d’ingénieur ou en informatique, une carrière en cybersécurité est non seulement épanouissante et significative, mais tout à fait possible, peu importe l’âge et le niveau d’éducation.
Pour les femmes qui osent intégrer le secteur technologique, quel que soit leur âge ou leur éducation, leur culture, il faut du courage et travailler dur. Pas parce que des personnes vous entourant vont vous en empêcher ou vous freiner, mais parce que vous devez vous accepter vous-même en tant qu’experte en informatique. Vous devez vous convaincre vous-même que ça peut fonctionner pour vous aussi.
Courage starts by showing up and letting yourself be seen, being present” (le courage commence par se montrer et se rendre visible, être présente).
Il faut comprendre que l’innovation commence par la diversité. On ne peut pas innover sans intégrer différentes perspectives, points de vue et profils.
Panel « Carrière et réorientation professionnelle »
Caroline Coesemans, Google
#IamRemarkable, c'est un atelier très simple mais très efficace. Nous aidons les gens à faire de l'auto-promotion. Si vous dites quelque chose sur vous-même qui est basé sur des faits alors ce n'est pas considéré comme de la vantardise.
Dans l’ensemble de Google, 32 % des employés de tous les départements sont des femmes. Concernant uniquement l’équipe juridique, nous en sommes à 50-50. Il est important que cela se reflète aussi au niveau de la direction.
Women Will est un programme pour renforcer l’autonomie des femmes. Désormais chez Google, il est possible d’obtenir les chiffres pour savoir si le salaire est le même au même niveau. Grâce à la transparence des chiffres, il est plus facile d’en parler. Nous pensons qu’il est important que ce soient les éléments de contribution (ancienneté, diplômes, expériences) qui soient pris en compte et non le fait d’être un homme ou une femme.
Laurent Hublet, BeCentral
Le code est une langue et tous les êtres humains sont très bons pour apprendre les langues, filles ou garçons. Tant que le code n'est pas dans le cursus obligatoire en primaire, on le fait sur le côté.
À BeCentral, dans la gare centrale, on accueille essentiellement des adultes, différents types de publics et différents types de formations. Sur le campus, on voit qu’il y a des métiers numériques qui sont très féminisés, par exemple le digital marketing, mais la cybersécurité se trouve dans l’autre extrême. De manière générale sur ce campus, on essaye de désacraliser la tech pour combattre ce syndrome de l’imposteur face à la technologie. Ce syndrome touche l’ensemble de la société mais est aussi question d’âge et touche surtout le public plus âgé. Tout le monde doit pouvoir prendre sa place dans le monde numérique.
Elena Lanzoni, Interface3
Il y a une grande méconnaissance des métiers de l'IT. Selon nous, le fait de créer des formations qui s'adressent uniquement aux femmes, ça nous permet de lutter contre ces facteurs discriminants, via une communication qui cible uniquement les femmes avec des rôles modèles féminins.
Selon les derniers chiffres, dans la Fédération Wallonie-Bruxelles en 2019, il y avait 22 filles qui ont obtenu un master en sciences informatiques contre 217 garçons. Il s’agit de chiffres interuniversitaires, donc vous risquez d’avoir un auditoire avec seulement une ou deux filles. C’est donc une situation minoritaire qui est très lourde à porter, non seulement parce qu’on fait face à des situations sexistes, mais également parce qu’on risque ce qu’on appelle la menace des stéréotypes : on est moins performante quand on sait qu’un stéréotype existe vis-à-vis du groupe auquel on appartient, ce qui crée une certaine anxiété. Tout cela fait en sorte qu’il n’existe pas de vraie situation de mixité 50-50.
En plaçant les femmes seules dans la situation d’apprentissage chez Interface3, elles sont obligées de jouer tous les rôles. Psychologiquement, il faut avoir un pourcentage minimum de femmes dans les auditoires afin d’en attirer d’autres. En avoir une ou deux ne sera pas suffisant, sinon, on a l’effet mascotte : « Oh chouette, on a aussi une fille ! »
Sana Afouaiz, Womenpreneur
Dans le monde arabe, plus de 65 % des femmes font des études de STEM alors qu’ici, c'est le contraire, bien qu’on ait toutes les opportunités.
Womenpreneur est une association belge qui travaille sur la participation économique des femmes, à travers l’entrepreneuriat et la création d’emploi, dans les domaines de demain. Notre objectif est vraiment d’avoir des femmes derrière les technologies, les innovations.
Chaque année, on fait un voyage avec un Volkswagen Van dans différents pays pour en faire des documentaires sur des femmes qui travaillent dans la tech.
Ellen Cardon, VLAIO
L'informatique n'est pas un but, c'est un moyen de faire toutes sortes de choses.
Nous devons le souligner davantage en tant que secteur car l’informatique est à la fois dans l’hôpital et dans l’école, dans le commerce et l’industrie en général. La communication n’est qu’une partie de cela, d’un autre côté, tout projet informatique est un projet multidisciplinaire. On a besoin de points de vue différents pour élaborer une solution informatique, dans la pratique et dans votre entreprise et pour faire participer plus de femmes.
Panel « Sensibilisation des entreprises »
Claire Godding, Febelfin – FEB
C'est avant tout une responsabilité des entreprises : “don't fix the women, but fix the society.”
C’est très important pour une raison sociétale et pour une raison de visibilité : “you can’t be what you can’t see.” Si on n’a pas cette possibilité de s’identifier, c’est vraiment compliqué. Un jeune homme et une jeune femme qui ont fini leurs études et qui rentrent dans le monde de l’entreprise, et qui regardent vers le haut, voient quelque chose de différent. L’homme voit toute une série de personnes auxquelles il peut s’identifier. Et la femme voit peut-être une directrice de HR ou de communications, c’est tout. Ce n’est pas comme ça qu’on arrive à se projeter.
La question de la rétention des femmes dans les entreprises est absolument fondamentale et tout comme il faut mesurer la mixité aux différents niveaux, il faut aussi mesurer dans l’entreprise et plus particulièrement dans les départements IT, le degré d’inclusion.
Pour renforcer cela, on a lancé la charte inclusive panels. J’invite toutes les entreprises qui sont dans la tech et dans la finance, dans tous ces secteurs où il est vraiment difficile pour les filles de se représenter, de signer cette charte et de s’engager à ce que dans tous leurs événements, les panels soient mixtes et beaucoup plus divers.
Partant de ces constats parfois très négatifs (présence d’une souffrance, de micro-agressions…), il faut pouvoir les adresser en utilisant les bons outils. Pour le secteur financier, on a créé une boîte à outils qui comporte 25 outils, à la fois pour adresser la question des biais, pour réduire le risque des micro-agressions, pour mettre l’accent sur une communication et une culture inclusive et aussi pour expliquer ce que c’est le leadership inclusif. Toute personne et entreprise, quel que soit son secteur, peut trouver cette boîte à outils complètement gratuite sur inclusioninfinance.be.
Saskia Van Uffelen, DigiSkillsBelgium and Digital Champion
We all have to be the change to be digital together.
C’est avec cette vision différente et cette connaissance que les entreprises pourront réaliser un profit sain et attirer les gens et faire de l’intrapreneuriat. Il s’agit d’ailleurs de compétences féminines : être capable de sortir des sentiers battus, inspirer les gens, le jugement empathique, la collaboration intersectorielle, travailler de manière inclusive, linking the dots, en reliant différents éléments entre eux. À cette fin, il est utile que les femmes possèdent ces compétences technologiques et puissent contribuer, en utilisant la technologie, à résoudre des problèmes sociaux ou des problèmes commerciaux.
Si un citoyen veut se former pour obtenir les bonnes compétences et remplir par exemple le passeport Digital Skills d’Agoria et savoir où il en est aujourd’hui, il doit parvenir à la bonne initiative. C’est ce que j’essaie de faire avec digiskillsbelgium.be.
Laurence Jacobs, Agoria
Il n'a jamais été aussi facile et accessible de s'autoformer : e-learning, micro-learning, MOOCs, webinaires en ligne, YouTube, LinkedIn... Aujourd'hui, avec votre smartphone, vous n'avez plus aucune excuse pour ne pas vous former. C'est là que nous avons la tâche importante en tant qu'entreprises de motiver les employés à y participer et à se former.
Nous allons mettre en place un postgraduat, en collaboration avec la VUB, l’ULB et Febelfin, lors duquel vous recevrez une formation de base en programmation, IA, cybersécurité et méthodologies informatiques, comme ITIL Scrum. Vous pourrez faire un stage de trois mois avec des entreprises de Febelfin et d’Agoria. Nous voulons qu’au moins 50 % de nos étudiants soient des femmes. Ces étudiantes seront également encadrées par Inspiring Fifty Ladies.
Eva McLellan, Roche
Dans les soins de santé, 80 % des décisions sont prises par des femmes qui ont un peu le rôle de médecin en chef au sein du ménage. Ce sont elles qui prennent les décisions de santé pour les enfants et les parents âgés, et les acheteurs et les décideurs sont principalement des femmes. De 65 à 75 % des travailleurs de la santé sont des femmes (infirmières, médecins, travailleurs dans les hôpitaux). Pourtant, seuls 15 % environ sont les concepteurs du système de soins de santé.
Au regard des compétences numériques, si les systèmes de santé deviennent numériques, il est important que les utilisateurs soient impliqués en les faisant participer.
La diversité est en effet très importante, surtout concernant les femmes. Au niveau macro également, selon des données récentes, si nous pouvons combler le fossé entre les sexes d’ici 2025, alors l’économie pourrait recevoir 13.000 milliards supplémentaires. C’est trois fois plus que le PIB de l’Allemagne. C’est encore plus important pour la diversité et l’inclusion : sans la diversité, il n’y a pas d’innovation. Roche est une entreprise innovante dans la biotechnologie et veut rester compétitive.
Nous avons également introduit une politique : l’égalité des salaires, des horaires de travail flexibles, etc. Il faut vraiment l’aborder comme un plan stratégique. Les hommes et les femmes doivent y être inclus et cela doit faire partie de la culture de l’entreprise.
Une deuxième chose importante, ce sont ces sponsors et ces mentors, un parrainage actif, et surtout un parrainage par des femmes à succès. Si chaque femme qui réussit peut entraîner une autre femme dans cette réussite, et pareil pour les hommes, alors les changements pourraient être très rapides. Il y a assez de travail pour tout le monde. Les gens doivent se recycler à un rythme accéléré. Il y en a plus qu’assez pour tout le monde, aidons-nous mutuellement à atteindre cet objectif.
Jack Hamande, SPF BOSA
On a tout à fait droit à poursuivre les mêmes carrières avec la même rémunération. La diversité et l'inclusion ne sont pas de nouveaux projets. C'est quelque chose qui est au cœur de nos préoccupations depuis longtemps.
La dernière initiative s’appelle Connectoo : s’assurer que tout le monde dans la société puisse avoir les bases minimales dans le digital. Par exemple, utiliser des outils que chaque citoyen doit pouvoir utiliser pour se sentir inclus dans la société qui se digitalise de plus en plus. Ce programme est très important, visant à ce que les administrations publiques soient prêtes à accueillir les citoyens, quel que soit leur niveau de connaissances.
Tina Piga, Accenture
Mettre l’accent sur l’interne ne suffit pas, il faut aussi revoir la façon dont le recrutement se passe, qui reste assez traditionnel, sans équilibre entre les sexes. Il faut aussi prendre des mesures en externe en utilisant des moyens atypiques, pour attirer également des profils atypiques sur le marché, pour ensuite les emmener vers le consulting technologique comme chez Accenture.
Nous avons la Technology Academy, où des jeunes, par exemple des jeunes femmes issues d’un milieu plus précaire, suivent un mois d’entraînement ou de formation intensif, afin de les mettre en contact avec le consulting numérique technologique. Elles apprennent vraiment quelles sont les compétences dont elles ont besoin pour le faire et elles auront l’opportunité après ce mois de formation intensive d’obtenir un contrat permanent chez Accenture.